À propos
En juin 2022, Kimberly Murray a été nommée interlocutrice spéciale indépendante pour un mandat de deux ans par le ministre de la Justice et procureur général du Canada, David Lametti. L’interlocutrice spéciale assume ses fonctions de manière indépendante, impartiale, non partisane et transparente, et prend part à des discussions avec des Survivants et Survivantes et des familles autochtones ainsi qu’avec les collectivités qui dirigent le travail sacré de localisation des lieux de sépultures anonymes et de récupération des dépouilles d’enfants disparus. Le mandat de l’interlocutrice spéciale implique d’entretenir un dialogue direct avec ceux et celles qui dirigent les travaux de recherche et de récupération, ainsi qu’avec les gouvernements, les entités religieuses et les autres personnes et organisations concernées, afin de cerner et d’éliminer les obstacles existants.
Le Bureau de l’Interlocutrice spéciale indépendante a été créé pour soutenir le travail de l’Interlocutrice spéciale au cours de son mandat de deux ans. Il aide les Survivants et les collectivités de diverses manières, notamment en leur permettant d’avoir accès à des programmes de financement, à des spécialistes techniques et à des détenteurs de documents.
Visionnez la vidéo au dernier Rassemblement national (disponible en anglais seulement)
Interlocuteur
(in-ter-loc-u-teur)
Définition : personne qui prend part à un dialogue ou à une discussion.
Étymologie : Le mot « interlocuteur » est dérivé du mot latin Interloqui, qui signifie « parler entre ».
— Dictionnaire Merriam-Webster
Mandat
L’interlocutrice spéciale identifiera les mesures nécessaires et fera des recommandations pour un nouveau cadre juridique fédéral afin d’assurer le traitement respectueux et culturellement approprié des tombes et des lieux de sépulture anonymes des enfants des anciens pensionnats indiens et les institutions associées du Canada, les provinces et les territoires et d’autres institutions pertinentes, comme les entités religieuses et les détenteurs de documents.
Cela se fera en étroite collaboration avec les gouvernements des Premières Nations, des Inuits et des Métis, les organisations représentatives, les communautés, les Survivants et leurs familles, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et autres institutions pertinentes telles que les entités ecclésiastiques et les détenteurs de registres.
L’interlocutrice spéciale assumera ses fonctions de manière indépendante, impartiale, non partisane et transparente en vue d’atteindre les objectifs de son mandat.
Le mandat de l’interlocutrice spéciale consistera :
- Mobiliser les Survivants et Survivantes, les gouvernements des Premières Nations, des Inuits et des Métis, les organisations et les collectivités autochtones, et les familles afin de recueillir des renseignements et des observations sur les obstacles et les préoccupations liés à la localisation, à la protection et à la commémoration des tombes et des lieux de sépulture anonymes, y compris l’exhumation et le rapatriement des dépouilles lorsque cela est souhaité.
- Fournir de l’information et assurer la liaison avec les organisations et les gouvernements pertinents afin d’aider les Survivants et Survivantes ainsi que les familles et les collectivités autochtones à surmonter les obstacles et à mieux s’y retrouver dans les systèmes fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux afin de les soutenir dans la recherche et la récupération des dépouilles d’enfants disparus; et aider les collectivités à obtenir des renseignements et des documents pertinents auprès du gouvernement du Canada, des provinces et des territoires et de toute autre institution – comme les entités religieuses, les universités et les autres détenteurs de documents – et à préserver ces renseignements et documents.
- Effectuer des recherches sur les pratiques prometteuses, les lacunes et les obstacles liés au cadre juridique afin de formuler des recommandations pour améliorer les protections juridiques prévues par le droit canadien et créer un nouveau cadre juridique fédéral pour protéger les lieux de sépulture anonymes et appuyer la récupération des dépouilles d’enfants disparus. Le nouveau cadre juridique sera régi par les lois autochtones, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, et éclairé par les autres instruments juridiques internationaux pertinents qui peuvent s’appliquer.
L’interlocutrice spéciale indépendante donne à son mandat une interprétation large. Le terme « enfant disparu » s’entend de tout enfant qui n’est jamais rentré chez lui après avoir été emmené dans un établissement dirigé par l’État ou par l’Église. Ces établissements comprennent les pensionnats indiens et les foyers fédéraux, que ceux-ci soient ou non reconnus par la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI), ainsi que les autres établissements connexes, tels que les hôpitaux (y compris les hôpitaux psychiatriques et les sanatoriums), les hôpitaux indiens, les écoles de réforme et les écoles d’industrie. Les enfants disparus comprennent également les enfants qui ont été inhumés dans un cimetière enregistré, mais dont la famille n’a jamais été avisée du lieu de leur sépulture.
Principes directeurs
Le travail de l’interlocutrice spéciale indépendante est guidé par les principes suivants :
- Les corps et les esprits des enfants autochtones disparus doivent être traités avec honneur, respect et dignité.
- Les Survivants et Survivantes doivent être honorés et reconnus pour sensibiliser le public à la vérité des lieux de sépulture anonymes des enfants décédés dans les pensionnats indiens.
- Les familles et les collectivités autochtones ont le droit de savoir ce qu’il est advenu de leurs enfants décédés alors qu’ils étaient sous la garde de l’État et de l’Église.
- La poursuite de la vérité doit être au cœur des recherches et des enquêtes. Cela implique de retracer – à l’aide des dossiers et des témoignages des Survivants et Survivantes – les déplacements de chaque enfant d’un établissement ou d’un endroit à l’autre à partir du moment où l’enfant a été emmené dans un pensionnat.
- La recherche des lieux de sépulture anonymes et la récupération des dépouilles d’enfants autochtones disparus doivent être régies par les lois autochtones, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Résultats attendus
L’interlocutrice spéciale indépendante est tenue de publier trois rapports au cours de son mandat de deux ans :
- Le Rapport d’étape a été publié en novembre 2022.
- Un rapport provisoire a été publié le 16 juin 2023.
- Le rapport final a été publié le 29 octobre 2024.
Les rapports prennent leurs sources d’information auprès des connaissances partagées et les pratiques dirigées par les Autochtones discutées lors des Rassemblements nationaux, et lors de réunions avec les Survivants et ceux qui dirigent les efforts de recherche et de récupération à travers le pays.
Le rapport final :
- énoncera les mesures à prendre et formulera des recommandations relativement aux lois, aux règlements, aux politiques et aux pratiques du gouvernement fédéral qui entourent les tombes et les sépultures anonymes liées aux anciens pensionnats et aux autres sites connexes;
- s’appuiera sur les renseignements contenus dans les mémoires reçus et sur ceux échangés lors de Rassemblements nationaux, de rencontres, de visites dans les collectivités, ainsi que sur les recherches et les analyses effectuées dans le cadre du mandat.
Histoire de notre logo
Symboles de la force, de la famille et de la guérison, les ours sont l’élément principal du logo du Bureau de l’interlocutrice spéciale indépendante. Le gros ours représente les parents, la famille et la collectivité, tandis que le petit ours représente les enfants qui ont été volés et qui ne sont jamais revenus.
Les aurores boréales dans le ciel nocturne sont les esprits de nos ancêtres qui dansent. La danse guide les enfants vers la réunification avec leurs ancêtres.
Les étoiles représentent le lien entre les enfants enlevés à leur communauté et à leurs parents, qui fixaient les mêmes étoiles dans l’espoir d’être réunis avec leurs enfants.
Les fleurs sur le gros ours symbolisent la vie et la résilience des peuples autochtones.
Les couleurs changeantes sur le chemin en pointillé illustrent la recherche continue de la vérité, de la justice et de la guérison.
Les trois paires de mocassins honorent et reconnaissent tous les enfants des Premières Nations, inuits et métis.
Lors du premier Rassemblement national sur les sépultures anonymes, qui a eu lieu sur le territoire du Traité no 6, le chef régional Gerald Antoine a fait remarquer qu’à l’arrière du gros ours, on voit clairement le contour du visage d’un enfant qui regarde vers le ciel. Bien que ce ne fût pas intentionnel, voilà une autre façon dont l’esprit des enfants nous parle.
— Rapport provisoire de la CVR, 2012« Pour l’enfant déraciné, pour le parent oublié. »